Les vins de l'Hérault Le Domaine Rimbert |
Voyage
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Jean-Marie RIMBERT
Pas de vente à Paris. Au bout de bien deux heures de route à partir d’Aniane, vers l’ouest, après avoir traversé des agglomérations tortueuses, exploré les pittoresques gorges de l’Orb et gravi une sinueuse et étroite route de petite montagne, on arrive à Berlou, l’un des 20 villages titulaires de l’appellation Saint-Chinian. Après les quelques itérations d’usage, nous finissons par dénicher les chais du domaine Rimbert. Pour la dégustation, Jean-Marie Rimbert nous emmène dans une ancienne grange à la pénombre reposante, qui offre un curieux spectacle avec de vieux outils de paysan accrochés aux murs et des cadres rouillés de vélos qui pendent des poutres maîtresses de la charpente du toit. Ici
viennent mourir les derniers contreforts du Massif Central, c’est pour
ça qu’il y a des schistes ; après la rivière du Vernazobres,
c’est la partie argilo-calcaire, donc c’est du calcaire. Deux terroirs
très différents avec des vins assez différents. Nous
sommes plus basés sur des tanins très soyeux et sur le fruit.
Là-bas, on aura des tanins un peu plus marqués, un peu plus
carrés, qui se voient sur les prix, la garde, une acidité
plus importante. Nous, c’est des vins plus spontanés, beaucoup de
finesse.
Le Rimberlou : Marsanne cueillie très mûre, à point, doré, sans bois (j’en fais de moins en moins). La maturité intervient quand on commence à voir des signes de plissement des baies (phase de déshydratation). Le domaine Rimbert : 20 ha
de vignes en production, 3 ha de jeunes vignes. Créé en 1996
à partir de vignes qui étaient en coopérative et que
j’ai reprises. J’ai commencé progressivement : 200 hl, puis
300, puis 500 pour en arriver aujourd’hui à 700 hl environ, soit
80 000 à 90 000 bouteilles par an, principalement du rouge, accessoirement
du blanc. D’ici un an ou deux, j’essaierai de construire un blanc : un
blanc ça se construit, alors qu’un rouge, c’est plus le reflet du
terroir, c’est plus spontané. Parce qu’il n’y a pas de tradition
de grand blanc dans la région. Le climat portant plutôt sur
les rouges, il n’est pas facile d’entretenir la diversité. J’ai
quelques idées que je vais mettre en pratique : des assemblages
et des cépages un peu oubliés, comme le bourboulenc ou le
terret gris ou blanc. Le terret amène de l’acidité, de même
que le bourboulenc ou éventuellement le carignan blanc (sauf si
on les cueille mûrs).
Les
Travers de Marceau 2002
Le Mas au Schiste 2001
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Carignator
1er : carignan
Vin assez costaud, « bûcheron en robe du soir » Couleur : « noircisseur de dents » Tout est confituré : cerises à l’eau de vie Les grappes ne sont pas éraflées : on a les caractéristiques de macération de grappes entières. Des tanins qui marquent en fin de bouche. Dit 1er car le premier d’une série, je compte en faire d’autres. |