1945, la France crée le
Commissariat à l' Energie Atomique CEA. La nécessité d' avoir des missiles
et des lanceurs pour les bombes donne naissance au CEPA, le centre d'
étude des projectiles autopropulsés chargé d' expertiser les V2 et au
LRBA, Laboratoire de Recherche Balistiques et Aérodynamique installé à
Vernon dans l' Eure en mai 1946, dont le colonel Jean Jacques Barré en
sera le président. Les 123 ingénieurs Allemands récupérés par la France s'
installe au LRBA de Vernon. Deux équipes se font, l' une chargée du
guidage et du pilotage des engins et l' autre de la propulsion. Au contact
des ces savants, les français commencent leur formation. Ils se
voient confier la mise au point de la première fusées sondes à propergols
liquide "Véronique" inspirée du V2 allemand.
Avril 1947, le Gouvernement
choisit le Sahara et plus précisément le site de Colomb-Béchar, dans le
but d'y construire un champ de tir de missiles de vingt-cinq kilomètres
carrés, appelé B1. Le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (CEES) est né. Il
devient le Centre Interarmées d'Expérimentation (d'Essais ?) des Engins
Spéciaux (CIEES) au printemps 1948.
Le 15 mars 1949, la DEFA,
direction des études et fabrication d'armement prend la décision de lancer
un programme d'étude d'une fusée sonde "étude 4213", après l'abandon du
projet "Super V2-4212", un engin propulsé par un moteur de 40 tonnes. Le
cahier des charges est le suivant: la nouvelle fusée sonde doit avoir un
calibre de 600 mm, une longueur de 6 m, une masse de 300 kg à vide, 1000
au décollage avec le plein en carburant ainsi qu'une ogive récupérable
d'une centaine de kg avec un casier à expériences d'un volume de 130
litres capable d'emporter 60 kg. La fusée non guidée sera stabilisée grâce
à son empennage fixe. Comme la fusée EA 1941 du colonel barré, elle devait
être lancé au moyen d'une rampe de 14 m de long et assister
d'accélérateurs auxiliaires d'une poussée totale de 6 tonnes, largué après
2 secondes de vol. Ce programme a deux objectifs : _ L'étude du
comportement en vol et les possibilités d'un moteur de fusée à ergols
liquide; _ De permettre à des scientifiques l'étude de la haute
atmosphère au-delà de 65 Km;
VERONIQUE
Quelques mois après, le LRBA
de Vernon commence à travailler sur le projet "4213". Il est rebaptisé
Véronique pour VERnon-éléctrONIQUE ou VERnOn-acide NItriQUE ou
VERnOn-service techNIQUE. Haute de 6,5 m (contre 14,5 pour le V2), elle
est équipé à son sommet d' un compartiment pour les charges utiles et à sa
base de 4 stabilisateurs.

Maquette de Veronique au musée de
Vernon (photo Pierre François Mourieux)
Le système de propulsion de Véronique se
compose de 3 éléments, le générateur de gaz, les réservoirs
carburant-comburant en acier et le moteur à injection directe de 4 tonnes
de poussée. La tuyère est réalisée en graphite avec des renfort en acier.
Une double paroi permet le refroidissement grâce à la circulation d'un
film d'acide nitrique. Une série de trou gicleurs sur la circonférence de
l'injecteur permettaient l'alimentation en carburant-comburant.
Contrairement aux V2, la fusée
véronique n' utilise pas de turbopompes pour amener les propergols (acide
nitrique et du kérosène) dans le moteur, La pressurisation des réservoirs est obtenue par les gaz du
générateur.
Véronique n'a pas de système de guidage
complexe, la fusée devant être bien stabilisée lors de la phase de
décollage. En dessous une vitesse de 50 m-s, la fusée subit les effets du
vent qui peuvent la faire dévier de sa trajectoire et s'écraser au sol.
L'idée d'une rampe à été abandonné car au vue de l'accélération de la
fusée , elle aurait du mesurer près de 50 m de long. Avec l'option de
boosters accélérateur, la longueur était réduite à 14 m. Une idée neuve
fit son apparition soutenue par Wolfgang Pilz: Véronique sera
stabilisée durant les 60 premiers mètres de sa course par un dispositif à
câbles. Le principe est de maintenir correctement la direction de l'axe de
la fusée par 4 câbles se déroulant d'un tambour à axe vertical unique. Du
coté de la fusée, les 4 câbles doivent être fixés aux extrémités de 4 bras
de guidage rigides, eux mêmes fixés sur les 4 ailerons de l'empennage par
des boulons explosifs. Au sol, les câbles sont guidés par 4 poulies de
renvoi à axe horizontal montés sur une croix solidaire de la table de
lancement. L'inertie du tambour à axe vertical doit être calculé pour
imprimer aux 4 câbles une tension égale, suffisamment forte pour
soustraire ainsi la fusée aux effets du vent. Les câbles déroulés, la
vitesse de 50 m-s atteinte, les boulons explosifs détachent l'empennage
des bras de guidage. La table de lancement est inclinable permettant des
lancements plus précis en fonction de la direction du vent.
Entre 1950 et 1952, le LBRA travaille à la
mise au point de fusées expérimentales avec un premier lot de 9 Véronique
R (réduite) et 4 Veronique P (poudre). Plus courtes, 5,8 m, plus légères
(1024 kg) elles permettent de qualifier les nouveautés techniques
introduites. La première Veronique R1 est lancée du camp de Suippes, à
coté de Châlon en Champagne (Marne) le 31 juillet 1950. Elle s'élève de 3
m restant accrochée à son système de poulies. R2 atteint 8 m le 5 août. A
Vernon, le LBRA teste de façon similaire les premières Veronique P, avec
P2 lancée le 6 avril 1951. Véronique
P2 a les caractéristiques d'encombrement d'une Véronique N. Son poids est
rapporté à 500 Kg pour reconstituer les conditions d'accéleration d'une
Véronique N. Elle est propulsée grâce à un moteur à poudre facile à mettre
en oeuvre. La poussée de ce moteur est deux deux tonnes pendant deux
secondes. La longueur des câbles de la rampe à câble est de 45 mètres,
correspondant à l'altitude atteinte à la fin de la combustion des blocs de
poudre. Le concept de la rampe à câble a été validé avec la réussite de ce
tir.
Suivent les lancements avec succès des R3,
P5, R4 et R5 depuis Suippes. La R5 atteint 180 m d'altitude. En janvier
1952 sont lancées P6, R7, R6 et R8 depuis le polygone de tir du Cardonnet,
au camp de l'Ardoise, près de Montpellier. Ces vols permettent de tester
la récupération des ogives qui abriteront les équipements
scientifiques.
VERONIQUE R |
Dimensions : - Hauteur :
5,80 mètres - Diamètre : 0,55 mètres - Encombrement : 1,35
mètres au sol Poids : - Fusée : 360 Kg - Oxydant : 125 Kg
(Acide nitrique) - Fuel : 35 Kg (Petrole-ANF 58) - Système de
guidage : 25 Kg - Charge utile (avec le supplément d'eau) : 475
Kg Masse totale au sol : 1020 Kg Performance : altitude
maximum 2 Km Moteur : - Impulsion spécifique : 189
secondes - Accélération initiale :
27 m/s2 - Poussée au niveau du sol : 4 tonnes - Vitesse en fin
de propulsion : 200 m/s - Durée de combustion : limité à 6,5
secondes. |
Fortes de ses succès, le LBRA teste les
Veronique N (normale), mesurant 6,5 m de long pour 1435 kg au décollage
dans les conditions réelles de vol, en Algérie sur le polygone de tir
d'Hammaguir, au CEES. La méfiance
des riverains ont rapidement guidé les équipes vers le désert Sahara que
les accords d' Evian laisserait libre jusqu' en 1967.
Veronique N1 décolle le 22 mai 1952 et
atteint 19 km d'altitude avant de se briser suite à la rupture d'un
empennage. N3 atteint elle 70 km mais les 6 autres tirs suivants en
novembre sont des échecs, problème d'instabilité de combustion dans le
moteur. L'injecteur est modifié (injection radiale) et renforcé. Les
lancements qui suivent permettent d'atteindre 3 et 45 km d'altitude (N11
et 10).

|
Véronique N mesure 7,3 m de hauteur pour 56 cm
de diamètre. Elle pèse 1435 kg au lancement avec 60 kg de charge
utile. |
Campagne technologique de mai 1952 - Colomb Béchar
Veronique N-V1 - 20 mai 1952 -
échec Veronique N-V2 - 21 mai 1952 - échec Veronique N-V3 - 22
mai 1952 - succès
Campagne technologique de novembre
1952 - Colomb Béchar
Veronique N-V4 - 8 novembre 1952 -
échec Veronique N-V5 - 9 novembre 1952 - échec Veronique N-V7
- 13 novembre 1952 - échec Veronique N-V6 - 16 novembre 1952 -
échec Veronique N-V9 - 17 novembre 1952 - échec Veronique N-V8
- 18 novembre 1952 - échec
Campagne technologique d'avril 1953 -
Colomb Béchar
Veronique N-V11 - 18 avril 1953 -
échec Veronique N-V10 - 21 avril 1953 - succès
|
Afin de gagner des altitudes plus élevées
nécessaire aux expérimentations scientifiques, la fusée est rallongé,
passant à 7,3 m. La masse de carburant emportée permet au moteur de
fonctionner 45 secondes. Les 4 Veronique NA (normale allongé) lancées en
1954 (V15, V13, V14 et V12) permettent d'atteindre 29, 39, 135 et 140 km
d'altitude. A noter que des scientifiques ont participé à des expériences
civiles sur cette campagne de vol, le laboratoire de physique de
l'atmosphère de la faculté de Paris La Sorbonne avec le vol V12
(propagation des ondes radio à hautes altitudes). La fusée avant
d'atteindre 104 km dévie de sa trajectoire, l'ogive ne sera récupérée
qu'un an plus tard !
Campagne
Veronique de février 1954
Veronique NA-V15 - 20 février 1954 -
Colomb Béchar - échec opérateur : LRBA expérimentateur :
LRBA expérience : essai technologique alt : pas de
récupération prévue échec du à un mauvais fonctionnement de la
fusée
Veronique NA-V14 - 21 février 1954 -
Colomb Béchar - succès opérateur : LRBA expérimentateur :
LRBA expérience : essai technologique alt : 135km pas de
récupération prévue
Campagne Veronique d'octobre
1954 Une seconde campagne,
destinée à confirmer le bon résultat du second tir de février, est
organisée à laquelle les scientifiques demandent à participer. A
l'occasion du second lancement, pour la première fois une expérience
scientifique est embarquée à bord d'une fusée Veronique.
Veronique NA-V13 - 17 octobre 1954 -
Colomb Béchar - échec opérateur : LRBA expérimentateur :
LRBA expérience :essai technologique alt : 40 km pas de
récupération prévue échec du à une fuite d'azote
Veronique NA-V12 - 29 octobre 1954 -
Colomb Béchar - succès opérateur : LRBA expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère de la Faculté de Paris (prof
E. Vassy) expérience : mesure du champ d'émetteurs de
radiodiffusion. alt : 104 km première expérience scientifique
réalisée à bord d'une fusées Veronique. - L'équipement comportait un
instrument destiné à l'étude du champ d'émetteurs de radiodiffusion
en fonction de l'altitude. L'enregistrement des mesures était
réalisée à bord sur un film. La pointe tombée hors des limites du
champ de tir ne pu être récupérée qu'un an plus tard, mais d'après
le prof. E. Vassy, les films ont néanmoins pu être dépouillé
partiellement. |
Malgré les améliorations apportées, dès
cette époque, les scientifiques considèrent les performances de la
Veronique NA comme étant insuffisantes. Dans le cadre de la préparation de
l'Année Géophysique Internationale de 1957-1958 et notamment l'activité
solaire est importante prévue entre juin 1957 et décembre 1958, des
démarches sont faites pour utiliser la fusée Veronique pour des
expériences scientifiques sur la haute atmosphère. Une commande de 15
fusées Veronique est passée au LRBA. Malheureusement pour des raisons
budgétaires le programme fusée de l'AGI est rapidement annulé, avec pour
conséquence l'arrêt de la fabrication des fusées. Entre 1954 et 1959, il
n' y a donc pas de lancements de Véronique par manque de fonds. En 1958,
pour l'année internationale de géophysique les Français ne participent pas
aux lancements.
En 1958, des fonts sont obtenus pour
développer une version plus puissante de Veronique capable d'atteindre 200
km d'altitude avec un temps de combustion de 49 secondes et une charge de
60 kg. Baptisées AGI, ces Veronique possèdent des réservoirs plus légers
en acier PM35 et un nouvel injecteur en alliage léger et une chambre de
combustion à simple paroi. Le col de la tuyère est recouvert d'un ciment
réfractaire assurant une bonne isolation thermique. L'essence de
térébenthine remplace le kérosène assurant une ips supérieure de 5% et
réduisant les instabilités de combustion. La charge utile est logée dans une coiffe de 130 dm3, séparée par
boulons explosifs et fusées et récupérée par parachute. Enfin les stabilisateurs sont légèrement allongés
avec de petits radômes permettant de loger les antennes. D' une masse de
1300 kg, elle embraque 977 kg de propergols.
A partir de janvier 1959 le Comité des
Recherches Spatiales confirme l'utilisation de la fusée Veronique comme
vecteur d'expériences, mais la nouvelle version Veronique AGI ne pourra
être expérimentée en vol qu'à partir du premier trimestre de l'année 1959
pour la campagne de mars. La
première Véronique AGI V18 transporte 60 kg à 210 km d' altitude le 7 mars
1959. L'expérience avait pour but l'étude des couches ionisées de
l'atmosphère grâce à l'éjection de sodium, mais à 37 km d'altitude, la
fusée est perdue. Le 10 mars, l'expérience est un succès V17, le nuage est
observé à 127 km. V16 permet d'atteindre 180 km d'altitude le 12 mars.
Une seconde campagne d'éjection de sodium
est lancée en 1960 avec 3 tirs V23, V22 et 21. Les autres suivent à raison
d'une à deux par an jusqu'en 1969, soit 22 campagnes (V18 à 61). Les deux
derniers tirs sont réalisés depuis la nouvelles base de lancement de
Guyane en avril 1968 et février 1969. Au total, 48 Véronique AGI sont
lancés entre le 7 mars 1959 et le 20 février 1969 avec un total de 10
échecs. V25 emportait une charge explosive de 65 kg de TNT mise à feu à
152 km d'altitude pour étudier la propagation du son dans l'atmosphère.
V24 lança le rat Hector dans une capsule pressurisée à 109 km d'altitude
avant d'être récupéré sain et sauf. La chatte Filicette revint sain et
sauf après un vol à 155 km V47.


|
Véronique AGI
Longueur: 7,3 m Diamètre: 0,55
m Masse à vide : 288 kg Masse au lancement: 1342 kg poussée
au sol: 40 000 kN (40 tonnes) Temps de combustion: 45
s Charges utiles: 60 kg à 200 km d'altitude |
Campagne Veronique de mars 1959 Première campagne organisée sous la responsabilité
du Comité d'Action Scientifique de Défense Nationale (CASDN). Les
fusées Veronique AGI utilisées pour la première fois au cours de
cette campagne avaient été développées dans l'optique d'une
participation à l'Année Géophysique Internationale. Avec cette
nouvelle version apparaît l'utilisation d'un système de prise
ombilicale.
Veronique AGI-V18 - 7 mars 1959 -
19h34mn UT - Hammaguir - partiel opérateur :
Casdn expérimentateur : Laboratoire de Physique de l'Atmosphère -
Faculté de Paris (prof E.Vassy) et prof J. Blamont expérience :
émission nuage de sodium alt : 35km pas de récupération
prévue après un bon départ de la fusée il est rapidement apparu
aux observateurs que la combustion était plus courte que
prévue. Aucune observation du nuage ne fut
possible
Veronique AGI-V17 - 10 mars 1959 -
18h40mn UT - Hammaguir - succès opérateur :
Casdn expérimentateur : Laboratoire de Physique de l'Atmosphère -
Faculté de Paris (prof E.Vassy) et prof J. Blamont expérience :
émission nuage de sodium alt : 127 km pas de récupération
prévue
Veronique AGI-V16 - 12 mars 1959 -
05h44mn - Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur
: Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof
E.Vassy) et prof J. Blamont expérience : émission nuage de
sodium alt : pas de récupération prévue
Campagne Veronique de février-mars
1960
Veronique AGI-V23 - 23 février 1960 -
Hammaguir - échec opérateur : Casdn expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : alt : pas de récupération
prévue échec consécutif à une défaillance des boulons explosifs.
Aucun résultat d'expérience n'a pu être enregistré.
Veronique AGI-V22 - 2 mars 1960 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : émission nuage de sodium et de
potassium alt : 188km pas de récupération
prévue
Veronique AGI-V21 - 5 mars 1960 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof. E.
Vassy) expérience : émission nuage de sodium alt : 187
km pas de récupération prévue (photo ECPA)
Campagne Veronique de juin
1960 Après avoir envisagé une
campagne comportant six tirs, quatre seulement furent retenus. En
fin de compte trois tirs seulement auront lieu, la fusée Veronique
AGI-V24 ayant été rapatriée en métropole sans avoir été
tirée.
Veronique AGI-V20 - 13 juin 1960 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur :Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : émission nuage de
sodium alt : 175km pas de récupération prévue
Veronique AGI-V19 - 16 juin 1960 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : émission nuage de
lithium et de sodium alt : cette fusée avait reçu le nom de
baptême de "LINA" (pour lithium et sodium) marquant ainsi la
première utilisation du lithium
Veronique AGI-V25 - 18 juin 1960 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : charge
explosive alt : 152km pas de récupération
prévue
Veronique AGI-V26 - 22 juin 1960 -
Hammaguir - échec opérateur : Casdn expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : charge
explosive alt : 60 km pas de récupération
prévue destruction télécommandé par suite d'une mauvaise
trajectoire peu après le décollage.
Campagne Veronique de février
1961 dernière campagne de
lancements Veronique placée sous la responsabilité du Comité
d'Action Scientifique de Défense Nationale (CASDN).
Veronique AGI-V27 - 11 février 1961 -
11h41UT - Hammaguir - succès opérateur : expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris ( prof E.
Vassy) expérience : alt : 188km
Veronique AGI-V28 - 13 février 1961 -
23h01mn - Hammaguir - échec opérateur : expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris ( prof E.
Vassy) expérience : identique à Veronique AGI-V27 alt :
0 tir avorté suite à un incident lors de la séquence d'allumage
consécutif à un mauvais remplissage en acide du
générateur.
Veronique AGI-V29 - 15 février 1961 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : alt : 152km
Veronique AGI-V30 - 18 février 1961 -
Hammaguir - échec opérateur : Casdn expérimentateur
:Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : alt :16 km échec du à un problème de
combustible
Veronique AGI-V24 - 22 février 1961 -
Hammaguir - succès opérateur : Casdn expérimentateur : Centre
d'Enseignement de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA) (prof.
R. Grandpierre) expérience : biologique alt : 109
km système de récupération par parachute Première expérience
biologique embarquée sur une fusée Veronique. Elle comportait un
habitacle renfermant un rat whistar, baptisé "Hector". La
récupération de la pointe est intervenue 40mn après le lancement à
45 km environ du pas de tir.
Campagne Veronique de juin
1961 Cette campagne est la
seule campagne Veronique placée sous la responsabilité du Comité des
Recherches Spatiales. Le plan de campagne prévoyait le lancement de
trois fusées Veronique. Par suite d'incidents techniques une seule
fusée pu être tirée.
Veronique AGI-V31 - 10 juin 1961 -
Hammaguir - succès opérateur : Comité des Recherches
spatiales expérimentateur : expérience : double charge
explosive alt :
Veronique AGI-V32
-Hammaguir opérateur : Comité des Recherches
Spatiales expérimentateur : expérience : alt : 0 tir
annulé - considérée comme non lancée procédure de lancement
interrompue par suite d'une fuite importante constatée au niveau du
réservoir d'acide nitrique.
Veronique AGI-V33 -
Hammaguir opérateur : Comité des Recherches
Spatiales expérimentateur : expérience alt : 0 tir
annulé - considérée comme non lancée Fuite importante au niveau
d'un des réservoir au cours de la préparation du tir. Par mesure de
sécurité la fusée fut détruite sur place.
Campagne de Veronique de mai-juin
1962 Première campagne
Veronique placée sous la responsabilité du Centre national d'études
spatiales (Cnes).
Veronique AGI-V39 - 24 mai 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie CNRS (prof J. Blamont) expérience : charge explosive
TNT alt : pas de récupération prévue
Veronique AGI-V38 - 31 mai 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : charge explosive
TNT alt : pas de récupération prévue
Veronique AGI-V41 - 1er juin 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs ( prof. J Blamont) expérience : double charge de
TNT alt : pas de récupération prévue
Veronique AGI-V42 - 4 juin 1962 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : charge explosive de
TNT pas de récupération prévue échec du à un problème des
câbles de guidage lors du lancement.
Veronique AGI-V43 - 6 juin 1962
-Hammaguir - succès opérateur : Cnes Expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs expérience : charge explosive de TNT (60kg) alt
:
Campagne Veronique 5-29 octobre
1962
Veronique AGI-V37 - 15 octobre 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Centre
d'Eneseignement et de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA)
(prof. R. Grandpierre). expérience : biologique alt :
120km répétition de l'expérience de février 1961.
Veronique AGI-V36 - 18 octobre 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Centre
d'Enseignement et de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA)
(prof. R. Grandpierre). expérience : biologique alt :
110km répétition de l'expérience de février 1961. Identique à
Veronique AGI-V37
Veronique AGI-V44 - 19 octobre 1962 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur
: expérience : essai technologique alt : 135km échec de la
télémesure
Veronique AGI-V46 - 22 octobre 1962 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur
: expérience : essai technologique alt :120km
Veronique AGI-V32 - 23 octobre 1962 -
Hammaguir - succès - partiel opérateur : Cnes expérimentateur
: Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof
E. Vassy) expérience : mesure de la lumière solaire
diffuse alt : 175km problème de télémesure
Veronique AGI-V34 - 29 octobre 1962 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof
E.Vassy) expérience : Etude du champ TBF de l'émetteur de
Saint-Assise. alt :180km problème de télémesure
Campagne Veronique - avril
1963
Veronique AGI-V35 - 20 avril 1963 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : étude de l'ionosphère - récepteur ondes
longues, photomètres, magnétomètres et jauges. alt :175
km
Veronique AGI-V49 - 23 avril 1963 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur
:Laboratoire de Physique de l'Atmosphère - Faculté de Paris (prof E.
Vassy) expérience : étude de l'ionosphère alt
:140km expérience identique à Veronique AGI-V35
Campagne Veronique de mai
1963
Veronique AGI-V45 - 1er mai 1963 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur :Service
Aéronomie Cnrs (prof E. Blamont) expérience : mesure de la
densité électronique - magnétomètre, jauges, spectrographe gamma +
charge explosive de 60kg de TNT alt :0 fusée détruite au sol
pour raison de sécurité suite à une fuite importante constatée sur
le réservoir d'essence de térébenthine.
Veronique AGI-V48 - 10 mai 1963 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur : prof.
Roger M. Bonnet, Reimar Lust expérience :Coronographe (R. Bonnet)
et émission de nuage de nitrate de baryum (R. Lust) alt
:135km La pointe tombée sur le territoire marocain n'a pu être
récupérée
Campagne Veronique 7-22 juin
1963 Cette campagne comportait
également trois lancements de fusées Centaure.
Veronique AGI-V33 - 18 juin 1963 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur :Service
Aéronomie Cnrs (prof E. Blamont) expérience : mesure de la
densité électronique - Sonde de Sayers et quatre compteurs Lyman
alpha ainsi que trois capteurs de champ magnétique alt :160
km panne d'alimentation du commutateur de mesures.
Veronique AGI-V40 - 19 juin 1963 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur :Service
Aéronomie Cnrs (prof E.Blamont) expérience : mesure de la densité
électronique - Sonde de Sayers et quatre compteurs Lyman alpha ainsi
que trois capteurs de champ magnétique alt : 33km fusée
détruite à la 34è seconde de vol pour des raisons de
sécurité.
Campagne Veronique d'octobre
1963
Veronique AGI-V47 - 18 octobre 1963 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Centre
d'Etudes et de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA) (prof R.
Grandpierre) expérience : biologie - expérience avec la chatte
"Felicette".
Veronique AGI-V50 - 24 octobre 1963 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur : Centre
d'Etudes et de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA) (prof R.
Grandpierre) expérience : biologie - reproduction de l'expérience
Veronique AGI-V47 avec un chat.
Campagne Veronique d'avril
1964
Veronique AGI-V51 - 14 avril 1964 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur
: expérience : sonde de Sayers, compteurs Lyman alpha, compteurs
e rayons X - centrale SFENA. alt : 119 km
Campagne Veronique de novembre
1964
Veronique AGI-V53 - 4 novembre 1964 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : mesure Lyman alpha
et compteurs de rayons X alt : 153km
Veronique AGI-V52 - 8 novembre 1964 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes (Chef de mission Marius
Lefèvre) expérimentateur : Service Aéronomie Cnrs (prof J.
Blamont) expérience : mesure de l'assombrissement centre-bord du
soleil dans l'ultraviolet (résultat très bons) alt : 98km le
manque d'altitude est du à un problème rencontré sur l'un des bras
de guidage, qui s'est détaché tardivement entraînant une déviation
de la trajectoire.
Campagne Veronique de février
1965
Veronique AGI-V56 - 12 février 1965 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : essai de pointeur
solaire alt : 95km échec par suite de l'éjection intempestive
de la coiffe.
Campagne Veronique d'octobre
1965
Veronique AGI-V54 - 22 octobre 1965 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur :
Institut de Breisach (Allemagne) (prof K. Rawer) expérience :
mesure de la densité électronique de l'ionosphère durant la nuit et
le crépuscule du matin. alt : 210km l'expérience semble avoir
été un échec partiel du à un mauvais fonctionnement du bras destiné
à déployer l'expérience.
Veronique AGI-V55 - 28 octobre 1965 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Institut
de Breisach (Allemagne) (prof K. Rawer) expérience : mesure de la
densité électronique de l'ionosphère durant la nuit et le crépuscule
du matin. (identique à AGI-V54) alt : 200km env.
Campagne Veronique mars-avril
1966
Veronique AGI-V57 - 6 avril 1966 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : étude de la raie
d'émision de la couronne solaire et photographie de rayons X alt
: 130 km mauvais fonctionnement du bras supportant
l'expérience.
Campagne Veronique de juin
1966
Veronique AGI-V60 - 27 juin 1966 -
Hammaguir succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Cnes expérience : étude d'un dispositif de récupération des
pointes en mer. alt : 130 km
Campagne Veronique de
novembre-décembre 1966
Veronique AGI-V59 - 9 décembre 1966 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Département des Recherches Spatiales Radioélectriques du Centre
National d'Etudes des Telecommunications (Cnet) expérience :
étude de la composition ionique de la basse ionosphère à l'aide d'un
spectromètre de masse et de sondes électrostatiques alt :
122km
Campagne Veronique 26 décembre 1966 -
20 janvier 1967
Veronique AGI-V63 - 13 janvier 1967 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs / Laboratoire de Chimie Physique de la Faculté des
Sciences de Paris expérience : mesure du spectre de la couronne
solaire (CNRS) et analyse de l'émission solaire dans le domaine des
rayons X (Lab. chimie Physique) alt : 125 km
Campagne Veronique février-mars
1967
Veronique AGI-V64 - 17 mars 1967 -
Hammaguir - échec oéprateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs / Laboratoire d'Electronique Physique du
CEA expérience : étude de l'assombrissement centre-bord du Soleil
à l'aide d'un coronographe. alt : 32 km destruction de la
fusée en vol
Campagne Veronique d'avril
1968 premier lancement d'une
fusée sonde depuis le Centre Spatial Guyanais de Kourou
Veronique AGI-V62 - 9 avril 1968 -
Kourou (Guyane française) - succès opérateur :
Cnes expérimentateur : Cnes expérience : essai technologique
avec système de récupération en mer alt : 113km
Campagne Veronique de février
1969
Veronique AGI-V61 - 20 février 1969 -
Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur : Centre National d'Etudes des
Télécommunications (Cnet) expérience : étude de la composition et
des irrégularités de la couche E alt : 103 km éjection
prématurée de la coiffe
|
Le Comité des Recherches
Spatiales passe de nouvelles commandes et fait étudier par le LRBA dès
1961 une nouvelle version plus
performante Véronique 61, haute de 9,5 m, avec un réservoir allongé
réalisé en acier léger, un nouveau moteur de 6 tonnes de poussée, capable
de transporter 60 kg à 315 km d' altitude. La première Véronique 61 est
lancé d'Hammaguir le 8 Juin 1964. Deux suivent les 13 juin et 27 mai
1965.
Trois fusées sont lancées
par le Centre national d'études spatiales (CNES) en juin
1964.

Campagne
Veronique de juin 1964
Veronique 61-V75 - 8 juin 1964 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Cnes expérience : essai technologique alt : 260 km
env.
Veronique 61-V76 - 13 juin 1964 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur:
Cnes expérience :essai technologique alt : 260 km
env.
Campagne Veronique de mai
1965
Veronique 61-V79 - 27 mai 1965 -
Hammaguir - échec opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : étude de
l'hydrogène atomique alt : 70km mauvais fonctionnement de la
fusée
|
Une version modifié la
remplace. Véronique 61M mesure 11,72 m de long, le temps de fonctionnement
est de 55 secondes et l'altitude atteinte de 325 km avec 100 kg de charge.
Pas moins de 12 campagnes sont réalisées entre mars 1966 (V80) et avril
1973 (V95). La dernière Véronique à
quitter le sol d'Hammaguir vole le 4 avril 1967 (Veronique
61M/88). A partir de 1968, elles
sont lancés depuis Kourou. A cette époque, c'est l'atelier de construction
de Tarbes et la SEP (crée en 1971) qui fabrique les Veronique.
Une dernière Véronique 61M est lancé de Kourou le 31
mai 1975. Ce dernier lancement marque la fin des fusées sonde à propergols
liquide en France.
 |
Veronique
61 M
Longueur:
9,26 m Diamètre: 0,55 m Masse à vide: 321 kg masse au
lancement: 1932 kg Poussée: 53 kN Durée de fonctionnement: 55
s Charges utiles: 170 kg à 250 km
d'altitude
|
Campagne Veronique mars-avril 1966
Veronique 61M-V80 - 24 mars 1966 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Cnes expérience : essai technologique alt : 200km
env.
Veronique 61M-V78 - 4 avril 1966 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs (prof J. Blamont) expérience : alt
:
Campagne Veronique d'octobre
1966
Veronique 61M-V77 - 1er octobre 1966 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Cnes /
Laboratoire d'Astronomie Spatiale (LAS) et Service Aéronomie
Cnrs expérience : essai de dispositif de contrôle d'attitude -
mesure du rayonnement Lyman alpha - photométrie de la lumière
zodiacale. alt : 166 km bons résultats pour la partie
technologique - pas de résultat scientifique.
Campagne Veronique de
novembre-décembre 1966
Veronique 61M-V82 - 24 novembre 1966 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur : CNRS /
LAS / SILAT expérience : technologique (système de récupération
de la pointe) et scientifique alt : 230km
Campagne Veronique 26 décembre 1966 -
20 janvier 1967
Veronique 61M-V84 - 11 janvier 1967 -
Hammaguir - partiel opérateur : Cnes expérimentateur :
Laboratoire d'Astronomie Spatiale (LAS) / Service d'Electronique
Physique du CEA expérience : étude des rayonnements
électromagnétiques de hautes énergies (rayons X et gamma) et
photographie en ultraviolet. alt : 158km
Veronique 61M-V85 - 17 janvier 1967 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs / Laboratoire d'Electronique Physique du
CEA expérience : exploration de sources célestes dans le domaine
de l'ultraviolet et des rayons X alt : 205km
Campagne Veronique février-mars
1967
Veronique 61M-V81 - 24 février 1967 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur :
Cnes expérience : essai d'un dispositif de récupération des
pointes alt : 200km la fusée emportait également une caméra
permettant de filmer la nuit.
Campagne Veronique mars-avril
1967
Veronique 61M-V86 - 24 mars 1967 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Institut
de Breisach / Institut de Kiel / Institut Aéronautique de Grafschaft
(Allemagne) expérience : mesure du rayonnement Lyman alpha -
mesure du champ magnétique - mesure des rayons X - étude du
comportement de micro-organismes. alt 265km
Veronique 61M-V87 - 29 mars 1967 -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Institut
de Breisach / Institut de Kiel / Institut Aéronautique de Grafschaft
(Allemagne) expérience : mesure du rayonnement Lyman alpha -
mesure du champ magnétique - mesure des rayons X - étude du
comportement de micro-organismes. (identique à Veronique
61M-V86) alt :
Veronique 61M-V88 - 4 avril 1967 -
Hammaguir - succès oérateur : Cnes expérimentateur : Service
Aéronomie Cnrs / Laboratoire d'Electronique Physique du CEA /
Laboratoire d'Astronomie Spatiale expérience : étude du ciel
nocturne dans l'ultraviolet - mesure du spectre d'énergie du
rayonnement X - mesure du rayonnement Lyman alpha diffusé. alt :
196km
Campagne Veronique de juillet
1968
Veronique 61M-V89 - 25 juillet 1968 -
Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur : Service d'Electronique Physique du CEA /
CNES expérience : essai technologique avec système de
récupération en mer (Cnes) - observation des sources intenses de
rayons X situées au voisinage du centre de la galaxie (CEA) alt :
185 km
Campagne Veronique de décembre
1968
Veronique 61M-V83 - 18 décembre 1968 -
Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur :Laboratoire d'Astronomie Spatiale
(LAS) expérience : spectrométrie de la Nébuleuse
d'Andromède alt :162 km récupération en mer - pointe non
récupérée
Veronique 61M-V90 - 23 décembre 1968 -
Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur : Laboratoire d'Astronomie Spatiale (LAS) /
Service d'Electronique Physique du CEA expérience : astronomie X
avec photographie de la région d'Orion - spectre X de la Nébuleuse
du crabe et du fond du ciel. alt : 188km récupération en mer -
pointe non récupérée
Campagne Veronique de juin
1971 Au cours de cette
campagne les expériences nécessitaient l'utilisation d'un système de
pointage solaire et impliquaient une fenêtre de tir très étroite (-
2mn).
Veronique 61M-V93 -8 juin 1971 -
Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur : Arbeitsgruppe für Physikalische Weltraum
Forschung (APW, Friburg, Allemagne- prof K. Rawer et Groupe de
Recherches de biologie extra-terrestre - Université de Francfort -
prof. R. Lust, Allemagne) expérience : FU 194 - GESAIR -
influence des photons et du champ électrique sur l'apparition et les
migrations des plasmas ionosphériques (K. Rawer) - qualification en
vol d'un système de "support vie" pour sangsues (R. Lust). alt :
206 km certaines expériences n'ont pu être menées à
bien
Veronique 61M-V94 - 12 juin 1971 -
Kourou (Guyane française) - succès opérateur :
Cnes expérimentateur : Arbeitsgruppe für Physikalische Weltraum
Forschung (APW, Friburg, Allemagne- prof K. Rawer et Groupe de
Recherches de biologie extra-terrestre - Université de Francfort -
prof. R. Lust, Allemagne) expérience : FU 194 - GESAIR -
influence des photons et du champ électrique sur l'apparition et les
migrations des plasmas ionosphériques (K. Rawer) - qualification en
vol d'un système de "support vie" pour sangsues (R. Lust). alt :
211 km
Campagne Veronique de décembre
1971
Veronique 61M-V92 - 16 décembre 1971 -
19h57mn UT - Kourou (Guyane française) - succès opérateur :
Cnes expérimentateur : Groupe des Recherches Ionosphériques (GRI)
- Service Hydroélectrique URSS expérience : CISASPE alt :227
km expérience réalisée dans le cadre de la coopération
Franco-Soviétique.
Campagne Veronique d'avril
1973
Veronique 61M-V95 - 17 avril 1973 -
Kourou (Guyane française) - succès opérateur :
Cnes expérimentateur : Laboratoire de Physique Stellaire et
Planétaire expérience: FU 200 - 3SUV (Spectre Stigmatique du
Soleil dans l'Ultraviolet) charge utile : 230kg alt : 250
km
Campagne Veronique de mai
1975
Veronique 61M-V?? - 31 mai 1975 -
Kourou (Guyane française) opérateur : Cnes expérimentateur
: expérience alt
:
|
A bord des Véroniques, ont
pris place de nombreuses série d' expériences ayant pour cadre la
biologie, la technologie, les nuages Alcalin, la géodésie et l'
astronomie. Ainsi le premier "astronaute" français ne fut pas Jean Loup
Chrétien mais un dénommé Hector, un rat qui parti pour l' espace le 22 février
1961 sur Véronique AGI24. Le 15 octobre, un autre rat Castor embarque sur
Véronique AGI37 mais le retour est mortel, la capsule atterrissant à l'
envers et Castor se brise la tête. Pollux lui succède le 18 mais la
capsule ne sera jamais localisée et pollux jamais retrouvé. En 1963,
Felicette, une chatte monte dans Véronique AGI47 et est récupère saine et
sauve. Un autre chat est lancé sur AGI50 mais une mauvaise trajectoire de
la fusée fera qu' on ne retrouvera la capsule que deux jours après avec
son passager malheureusement mort. Avec les tirs des véroniques
61 de novembre 1966 et février 1967 sont testé des nouveaux systèmes de
récupération. Ces lancements réalisés d' Hammaguir servent de "répétition"
pour les futurs lancements qui auront lieu en 1968 de la base de Kourou en
Guyane Française. En effet suite aux accord d' Evian de 1967, la base du
Sahara doit être rendue en fin d' année. Le Cnes a en construction depuis
1964 cette nouvelle base près de l' équateur pour lancer les fusées
Diamant de la SEREB. La première Véronique lancée de Kourou est aussi la
première fusée lancée de Kourou le 9 avril 1968 AGI62. 7 Véronique AGI
sont lancés entre 1959 et 60 pour d' injecter dans la haute atmosphère un
nuage de Sodium afin d' étudier les interactions des atomes avec le
rayonnement solaire. Chaque expérience de ce type nécessitait deux fusées.
Par la suite, ce seront les centaure qui réaliseront ces expériences dans
les années 1970. Parmi les
expériences lancées depuis l'Algérie, la création d'une onde de choc dans
la haute atmosphère grâce à une charge explosive de 100 kg en juillet
1961. Lors des dernières vérifications au crépuscule un technicien
constate que Véronique fuit: de l'acide chloridrique coule... Devant
l'impossibilité de lancer ou d'envoyer des gens sur place, il fallu
l'abattre !! Un des allemands de l'équipe expliqua qu' à Peememude lors
des tirs des V2, on tirait sur la fusée à la mitrailleuse. Des soldats
"Dragons" furent mis en position et tirèrent la peur au ventre mais
ratèrent la fusée. C'est un homme seul armé d'un MAS 36 qui réussit à
"tuer" la fusée. Les ergols ont coulé et la fusée à brûlé sans exploser.
Puis elle s'est cassé en deux en tombant, le cône d'explosif roulant sans
être atteint. La charge fut désamorcer le lendemain.
Quoique précise, les premières Véronique allait
un peu où elle voulait. Toujours en 1961, une Véronique lancée d'Hammaguir
partit en direction du Maroc. Craignant l'incident diplomatique, les
techniciens la firent exploser avant de passer la
frontière.
23 février 1963, Véronique AGI 23 est prête au
lancement. Le moteur est mis à feu mais les boulons explosif qui la
retiennent au sol sur la table n'explose pas. Pendant 40 s, le moteur
fonctionne à pleine poussée commençant à fondre le métal de ses attaches.
Libérée, Veronique part à l'horizontale au dessus des techniciens. Elle ne
s'écrasera qu'après 10 secondes de vol et quelques kilomètres
parcourus.
Le dernier lancement de
Véronique en 1975 emporte l'expérience FAUST Fusées Astronomiques pour l'
Etude de l' Ultraviolet Stellaire mais elle n' est qu' un succès relatif
suite à des problèmes d' équipement de bord. un second tir est
programmé mais annulé suite à une fuite de propergol.
VESTA
Après la fin de la seconde
guerre mondiale, le LRBA de Vernon était en majorité composé d'ingénieurs
allemand, les français ne représentant qu'une petite minorité. A partir de
1951, le nombre de techniciens et ingénieurs allemands diminua
régulièrement et seul resta un petit noyau d'origine. L'abandon du projet
Super V2 4212 y était pour beaucoup. De nombreuses personnes partirent
pour retourner en Allemagne, qui se relevait économiquement. D'autres
partirent au Caire en Egypte où ils aidèrent à la construction d'un
missile pour l'armée de Nasser qui ressemblait étrangement au Veronique.
Cette "ressemblance" allait renforcer les mesures de sécurité à Vernon et
le contrôle des ingénieurs travaillant sur site. Le développement de ces
missiles inquiéta aussi Israël qui tenta en plusieurs occasions de faire
assassiner ces ingénieurs.
Les équipes du LRBA de
Vernon se penchèrent rapidement sur des engins beaucoup plus puissant que
les modestes Veronique. Son dernier projet en tant que maitre d'oeuvre fut
la fusée sonde Vesta. Baptisée Super Véronique, ces fusées utilisaient des
moteurs délivrant des poussées de 4, 8, 12, 16 et 25 tonnes. Les
performances atteintes avec ces engins permettaient d' amener 100 kg à 350
km d' altitude pour le modèle le moins puissant jusqu' à 100 kg à 600 km
pour le plus puissant Véronique 25 6NG (moteur de 285 tonnes de poussée).
Une version "guidée" permettaait d' envoyer 200 kg à 350 km.
Malheureusement aucune Super Véronique ne volera, l' étude de 4 moteurs
différents s' étant avérée trop longue et
coûteuse.
En 1962, le jeune CNES
demande au LRBA de développer une version de 10 m de long pour 10 cm de
diamètre dotée d'un moteur de 16 tonnes, Vesta. La fusée est capable de
transporter 500 kg à 400 km d'altitude ou 1000 kg à 200 km. La première
Vesta décolle d' Hammaguir le 15 octobre 1965 et ateint 187 km
d'altitude.

La carrière de Vesta est
courte. Seulement 4 autres fusées sont lancés au lieu des 10 commandées
par le CNES. Vesta 3 est lancé le 25 octobre 1965 et n'atteint que 107 km
d'altitude.
Deux Vesta sont attribuées
au CERMA (Centre d’Etudes et de Recherches de Médecine Aéronautique) pour
la campagne de tir de mars 1967 à Hammaguir. Deux macaques nemestrina
équipés de façon chronique d'électrodes pour l'enregistrement de 6 voies
corticales, d'une voie hyppocampique et de 3 voies d'electromyographie,
préalablement conditionnés à un signal lumineux, filmés par une caméra
embarquée, sont envoyés dans l'espace. Le premier tir (Vesta 4) a lieu le
7 mars avec la guenon Martine. Au décollage, la Vesta s'incline un peu
trop et prend la direction du Maroc. Refusant de la détruire, les
ingénieurs coupent simplement l'alimentation du moteur laissant la fusée
terminée sa vol culminant à 234 km d'altitude avant que l'ogive
pressurisée soit récupérée. Les enregistrements sont excellents et
l'animal récupéré en bonne santé.

Moteur et
générateur de gaz de Vesta
Le vol du macaque Martine, a eu
pour but de tester sa possibilité d’exécuter une tâche motrice précise
lors de cette phase. La guenon avait été longuement dressée au sol, à
appuyer sur le bouton central d’un groupe de 5 sur une plaque placée en
face d’elle, pour obtenir comme récompense une dose de jus de fruits dans
la bouche à chaque appui correct, les boutons périphériques étant sans
effet. Pendant le vol une caméra située devant l’animal filmait son visage
tandis qu’une autre enregistrait les mouvements de sa main sur la plaque à
boutons. D’autre part l’EEG, superficiel et profond, était enregistré de
façon continue.
Le singe, vêtu d’une petite
tunique, était assis dans un siège auquel la tunique était fixée afin que
l’animal ne flotte pas pendant la période d’apesanteur. On a constaté un
intéressant phénomène : lors de la phase ascendante du vol, l’animal
exécutait sa tâche sans paraître le moins du monde affecté, son EEG étant
normal. Au contraire, dès qu’était atteinte la période d’apesanteur,
l’animal, immobile, cessait complètement d’exécuter sa tâche : on n’a
pas observé d’erreurs, tel par exemple qu’un appui sur un bouton
périphérique au lieu du bouton central. Comme chez les rats et les chats,
l’EEG, au lieu de montrer un tracé fait d’ondes rapides et peu amples,
était très riche en grandes ondes rythmiques lentes (4-6 par seconde) qui,
au sol, on l’a montré, signent un état d’inattention. Simultanément le
faciès de Martine, paupières mi-closes, a pris une expression anormale, de
malaise ou d’hébétude. Il est remarquable qu’aussitôt terminée la phase
d’apesanteur, le singe ait récupéré un faciès normal, que son EEG ait lui
aussi retrouvé sa normalité et que simultanément, il se soit remis à sa
tâche comme au début du vol.
Après l’atterrissage, les
opérateurs ont ouvert la tête de la fusée et trouvé Martine en train
d’appuyer calmement sur le bon bouton pour obtenir sa récompense. Que
s’est-il passé pendant la période d’apesanteur ? Les ondes
rythmiques lentes s’observent lorsque le sujet devient incapable de fixer
son attention sur son environnement, soit qu’il s’assoupisse, soit qu’il
tombe dans un état d’“hébétude“. Toutefois on s’est demandé, devant
l’expression du faciès, si l’animal n'avait pas été pris de nausées, qui
surviennent fréquemment, on le sait maintenant, chez l’Homme dans
l’espace.
Le second tir Vesta 5, le 13
mars suivant avec Pierrette est parfait à tout point de vue : absence de
pesanteur pendant 6 minutes et 31 secondes, enregistrements de très bonne
qualité, animal récupéré vivant. Avec la fermeture du site d'Hammaguir en
juillet 1967, ce fut la dernière expérience de biologie spatiale où la
maîtrise d'oeuvre aussi bien dans le domaine des lanceurs que dans le
domaine biologique restait strictement nationale.
Le dernier tir d'une Vesta a
lieu depuis Kourou en Guyane le 8 novembre 1969. La fusée atteint 204 km
d'altitude. Son ogive contenant les appareils de mesures installées par le
CNES et l'ONERA retombe en mer mais ne peut être récupérer.

 |
Vesta
Longueur:
9,94 m Diamètre: 1 m Masse à vide: 715 kg Masse au
lancement: 5017 kg Poussée au sol: 141 kN Durée de
fonctionnement: 57 s Charges utiles: 850 kg à 250
km
|
Campagne Vesta d'octobre 1965
Vesta n°1 - 15 octobre 1965 -
Hammaguir - succès opérateur : LRBA expérimentateur
:LRBA expérience : essai technologique alt : 187
km
Vesta n°3 - 25 octobre 1965 -
Hammaguir - partiel opérateur : LRBA expérimentateur :
LRBA expérience : essai technologique alt : 109 km incident
lors du lancement du à la table de tir dont les crochets ne se sont
pas libérés immédiatement.
Campagne Vesta de mars
1967
Vesta n°4 - 7 mars 1967 - 10h42mn -
Hammaguir - succès opérateur : Cnes expérimentateur : Centre
d'Etudes et de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA) (prof R.
Grandpierre) expérience : FU 147 - biologique avec un singe
macaque installé à bord. récupération : bonne alt : 243
km
Vesta n°5 - 13 mars 1967 -10h30mn - Hammaguir -
succès opérateur : Cnes expérimentateur : Centre d'Etudes et
de Recherches de Médecine Aéronautique (CERMA) (prof R.
Grandpierre) expérience : FU 147 - biologique avec un singe
macaque installé à bord.
alt : 234 km répétition de
l'expérience Vesta n°4
Campagne Vesta de novembre 1969
Vesta n°2 - 8 novembre 1969 - 00h30mn
UT - Kourou (Guyane française) - partiel opérateur :
Cnes expérimentateur : Cnes / Onera / Las expérience : mise au
point du système Cassiopée - étude de la Nébuleuse d'Orion en
ultraviolet - étude de la densité de l'atmosphère - essai d'un
micro-accéléromètre alt : 204 km échec de la récupération en
mer. Les films ont été perdus.
|
Tableau des lancements fournis par
Jonathan McDowell
|