Les
azulejos
L'architecture
religieuse
PORTO,
la ville
PORTO,
le vin
Le
coq de Barcelos
Fátima
Nazaré
Le
marché de Setubal
Lisbonne
Bibliographie
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La basilique au couchant
Le 13 mai 1917, trois
enfants d’une dizaine d’années, Francisco et Jacinta, frère
et sœur, et leur cousine Lúcia gardent leur petit troupeau de moutons
à l’endroit où sera plus tard édifiée la basilique.
Soudain, vers l’heure de midi, dans une lumière éclatante,
une dame leur apparaît dans les branches d’un chêne, une couronne
de roses blanches dans les mains. La dame les exhorte à prier souvent
et les invite à venir la retrouver au même endroit les 13
des mois suivants, ce qu’ils font, de juin à octobre, sauf en août,
où l’apparition eut lieu le 19, à 500 mètres de là,
les enfants ayant été empêchés de se rendre
au point de rendez-vous par des autorités incrédules et méfiantes.
Lors de la dernière apparition, le 13 octobre, l’apparition leur
dit : « Qu’on édifie ici une chapelle en mon honneur. Je suis
notre bonne Dame du Rosaire. Il faut cesser d’offenser Dieu, qui a déjà
été beaucoup offensé. » L’apparition est suivie
d’un phénomène que 70.000 personnes purent contempler : le
soleil devint semblable à un disque d’argent qu’on pouvait regarder
sans danger, il tourna sur lui-même comme une roue de feu et il sembla
qu’il allait s’abîmer sur la Terre.
Francisco était
né le 11 juin 1908. Il adressait ses prières et sa pénitence
« à la consolation de notre Seigneur ». Il mourut de
la grippe espagnole le 4 avril 1919 dans la maison de ses parents.
Jacinta était
née le 11 mars 1910. Elle mourut à l’hôpital le 20
février 1920, après une longue et douloureuse maladie (grippe
puis tuberculose), dédiant ses souffrances à l’amour de Dieu,
au pardon des pécheurs et à la paix sur terre.
Lúcia naquit le
22 mars 1907. En 1921, elle entra au couvent à Porto, puis au carmel
à Coimbra. Elle apparut plusieurs fois à Fátima, la
dernière en l’an 2000.
On aménagea des
sépultures à l’intérieur de la basilique, où
l’on transféra Francisco et Jacinta. Ils furent béatifiés
à Fátima par Jean-Paul II le 13 mai 2000. L’instruction de
leur canonisation est en cours.
(Adaptation
du texte d’un dépliant diffusé sur place)
José Aurelio
Nativité (1999)
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Crucifixion
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On retrouve dans ces apparitions
quelques constantes :
la lumière : l’apparition
privilégie le sens de la vue et accessoirement celui de l’ouïe;
l’odorat et le toucher n’interviennent pas. La lumière est d’une
intensité impressionnante qui interdit un examen précis et
détaillé de l’apparition (artifice repris par Spielberg dans
« Rencontre du troisième type »).
l’identification de l’apparition
est une affaire de foi et non une affaire de faits : seuls trois observateurs
choisis avec soin peuvent la voir, les autres témoins doivent se
contenter de phénomènes lumineux beaucoup moins significatifs.
La disparition prématurée de Francisco et de Jacinta ne laisse
qu’un seul témoin : pas de risque de contradiction.
la pureté, l’un des mythes
fondateurs de la chrétienté : l’apparition est identifiée
à la Vierge, elle s’adresse à de jeunes enfants, êtres
purs et influençables, qu’une précoce éducation religieuse
a rendus réceptifs, qui n’ont pas encore eu le temps d’acquérir
un sens critique et qui n’ont aucun pouvoir, plutôt, par exemple,
qu’à de hauts dignitaires de l’Église. Pour s’assurer qu’il
en restera ainsi, ils sont retirés du monde presque aussitôt
après.
la colère d’un Dieu offensé
qui exige réparation par la souffrance et le sacrifice d’êtres
innocents.
L'esplanade vue de la
tribune papale
Le site donne une idée
de la manière dont l’institution dominante de la chrétienté
sait tirer parti d’un événement qui aurait pu rester anecdotique
(dans un premier temps, les visions des enfants furent prises par les autorités
ecclésiastiques locales pour l’œuvre du diable) : édification
d’une basilique devant laquelle s’étend une esplanade bitumée
d’une taille comparable à celle de la place de la Concorde et où
peuvent s’assembler jusqu’à 300.000 pèlerins, organisation
de pèlerinages, dont les plus importants ont évidemment lieu
aux dates anniversaires des apparitions, avec processions aux flambeaux,
veillées nocturnes, bénédiction des malades, messe
solennelle. Bien que moins pesant qu’en des lieux comme Lourdes, le commerce
des souvenirs et objets pieux prospère autour du sanctuaire.
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