Les azulejos
L'architecture
religieuse
PORTO,
la ville
PORTO,
le vin
Le
coq de Barcelos
Fatima
Nazaré
Le
marché de Setubal
Lisbonne
Bibliographie
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Le Portugal est
le royaume de la terre vernissée, la faïence ayant été
à ses anciens maîtres, les Arabes, ce que la porcelaine fut
à Cathay. Si sobre en Andalousie, l'azulejo ose au Portugal des
mauves hardis, des roses fanés, des jaunes stridents, des scènes
de légendes, des portraits, des naumachies, des poèmes, du
paysage ; l'Histoire légendaire lusitanienne se lit, grâce
aux azulejos, en plein air. Ils sont partout à leur place, dans
les chapelles privées des palais, mariés au fer forgé
des cathédrales, dans les antichambres nobles, prolongeant les lampes
des salons d'un rose éteint, ou dans les jardins, au dossier des
bancs, ou sous l'eau des vasques; ou encore, craquelés et délités
par les racines des caoutchoutiers et arbousiers de Sintra ; tachés,
brisés, fendillés, les azulejos restent la plus belle fleur
des enclos ; ils réveillent l'austérité des buis taillés,
font chanter le vert des boulingrins, distribuent leurs couleurs rares,
avec une audace qui va parfois jusqu'au dévergondage.
Paul Morand
Du petit tableau de quelques
carreaux au tapissage intégral des murs intérieurs des cathédrales,
en passant par les vastes fresques des palais royaux, des demeures seigneuriales,
des maisons du peuple ou des halls de gare, l’azulejo a pris au Portugal
la place des peintures et des décorations murales, au point qu’on
est tout surpris de découvrir des surfaces qu’il n’a pas encore
colonisées. De nombreuses maisons présentent des façades
recouvertes de carreaux de couleur uniforme, bleu pâle ou vert bouteille.
Mais le plus souvent, l’azur sur fond blanc domine, les carreaux s’assemblent
pour délivrer un portrait ou restituer un fait d’histoire ou de
légende. On ne peut alors qu’admirer l’habileté de l’artiste
qui, les ayant peints et vernis un à un, a su les cuire uniformément
et les raccorder précisément sur la paroi verticale.
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