Nazaré 

Les azulejos
L'architecture religieuse
PORTO, la ville
PORTO, le vin
Le coq de Barcelos
Fatima
Nazaré
Le marché de Setubal
Lisbonne

Bibliographie
 

 

La côte, souvent rocheuse et tourmentée, s’apaise à Nazaré en une longue plage de sable doré qui accompagne la ville basse (A Praia) jusqu’au nouveau port de pêche, au sud, qui accueille désormais les bateaux qu’on échouait autrefois sur la plage au moyen d’attelages de bœufs. Elle est sous le regard de la ville haute (O Sitio)qui occupe le sommet de la falaise qui barre l’horizon nord et qu’on peut atteindre à pied, par un escalier laborieux, ou, sans fatigue ni mérite, par un funiculaire.

O Sitio a le charme des vieux villages, avec son église, sa mairie, ses boutiques qui bordent sa grand-place aux petits pavés, si chers aux Portugais qu’ils en mettent partout et les agencent soigneusement en motifs géométriques, et aux lampadères cierges chapeautés dont la lumière prend peu à peu le relais de la lueur faiblissante du crépuscule. A Praia a laissé le tourisme prendre la place de la pêche : le front de mer est devenu celui d’une ville balnéaire, avec ses hôtels, ses restaurants, ses boutiques d’articles de plage et de cartes postales. Sur la plage on trouve encore de vastes filets étendus sur des cadres de bois où les sardines sèchent au soleil, bordés de quelques étals rudimentaires de poissonniers, mais c’est pour la consommation des pêcheurs et la curiosité des touristes qui ne mordent guère plus d’une fois ou deux dans un poisson cru, sec et poisseux, à l’odeur forte, et laissent le reste aux mouettes.

Le soir, les pêcheurs, hommes secs en chemises à carreaux et à la casquette, sortent prendre le frais face à la mer en petits groupes; les femmes, quelques unes encore en costume noir traditionnel recouvrant de nombreux jupons dont les franges colorées volettent au gré des pas, déambulent de leur côté. Tous sont plongés dans des conciliabules animés et font mine d’ignorer les touristes.
 

Il fait nuit noire quand nous arrivons à l’hôtel Cristal, en bord de mer, à Vieira Praia, à une trentaine de kilomètres au nord de Nazaré, où la plage est immense et belle, bordée d’infrastructures touristiques très provisoirement encore parcimonieuses. L’hôtel est récent, sa façade jaune et blanche en gradins s’accorde avec le site, mais son agencement intérieur me laisse un doute : notre chambre s’ouvre au bout d’un long couloir de contournement de la chambre voisine ; elle est mal ventilée et la climatisation est défectueuse ; la nuit sera sans fraîcheur et peu reposante. Le Portugal s’est converti au tourisme migratoire de masse ; les cars, toujours plus nombreux, envahissent les sites touristiques et font le siège d’hôtels clapiers trois étoiles où l’on passe rarement plus d’une nuit ou deux, aux équipements de confort quelquefois capricieux et où les repas de cantine sont à des lieues de la subtilité de la cuisine portugaise.