Le marché de Setubal

Le chemin des écoliers qui mène à Setúbal passe par l’Estrada de Escarpa, ou Route de Corniche, qui, après avoir coupé la mince largeur de la Serra da Arrabida, longe la mer sur la crête d’un à-pic de plusieurs centaines de mètres. Ses lacets

parcourent un maquis méditerranéen d’arbousiers, de myrtes, de lentisques et de chênes verts, d’où l’on voit émerger des bouquets de pins et de cyprès. Ce jour-là, les modestes sommets de cet étroit massif se dissimulèrent dans les volutes inférieures d’un très bas plafond nuageux et le bleu de la mer se teinta de gris-argent.

Bien sûr, Setúbal, ville industrielle de près de 100.000 habitants, 3^e port du Portugal, ne manque de rien, ni d’un château-forteresse chargé d’histoire, ni d’églises, exemples remarquables du style manuelin, ni de musées. Mais ce qui a le plus retenu mon attention, c’est son marché couvert, peut-être le plus beau et le plus animé de tout le pays. Une foule compacte se presse le long des étals décorés de guirlandes d’oignons, qui croulent sous le vert des choux et des poivrons, l’écarlate des tomates, l’or des abricots, le camaïeu des pommes, le bleu nuit des grappes de raisin. Un peu plus de calme règne chez le charcutier, retranché derrière ses parois vitrées, et chez le poissonnier où les poissons s’empilent en un subtil désordre. On discute, on marchande, on interpelle le chaland, et puis, soudain, un air d’accordéon, de flûte et de tambourin domine le brouhaha : un ensemble folklorique a fait son entrée et fait le tour du marché.

Viande

Fruits et légumes

Poisson

Folklore

Le passage à l’euro facilite la comparaison avec les prix français. Voici quelques prix relevés sur ce marché le 29 septembre 2002 (au kg) :

Le marché de Setúbal